Dubai, ou la Démesure Urbaine et Bordel Ambiant International. D’abord la démesure urbaine car c’est une ville en chantier, qui le restera aussi longtemps que les Cheiks locaux auront de l’or dans les poches... Des projets délirants, des travaux qui n’en finissent plus. Le chiffre qui fait grand débat ici, le nombre de grues. Il semble que celles-ci représentent 3% du volume mondial. Mais les prix grimpent, le dirham a beau être indexé sur le dollar, les expatriés commencent presque à devenir pointilleux dans leur recherche de loyer, c’est dire… Et puis moi qui pensait faire quelques affaires ici, ce n’est pas si flagrant que çà. Bref, à creuser. Quant au Bordel Ambiant International, c’est explicite et c’est triste. Je n’ai pas l’habitude de parler de ce sujet, on aurait plutôt tendance à en parler quand on parle de la Thaïlande ou la Russie, mais ici dans cette ville de la démesure, on ne peut l’éviter. Je ne peux faire une généralité car je ne suis resté qu’une semaine ici, mais aussi représentatif puisse être l’échantillon de journées que j’ai passé dans cette ville, j’imagine que je ne suis pas le seul à l’avoir constaté. Quand je sors dîner le soir, quand j’en reviens, quand je prends mon petit-déjeuner le matin, quand je reviens après le boulot, je reconnais toujours cette fille, venue d’une contrée plus froide que j’ai eu le temps de visiter plus d’une fois, au sourire aussi naturel que possible mais dont un détail me semble en dire long sur sa condition ici, toujours la même robe. A croire qu’elle a beau passer dans les bras de conducteurs de Ferrari et Bentley, elle ne donne pas l’impression de vouloir étoffer sa garde-robe… et je ne suis pas sûr qu’on lui laisse vraiment le temps de faire un break. Je l’ai vu du dimanche soir au samedi midi. Inutile de préciser qu’elle n’était jamais avec le même. Si j’avais fait la boucle complète, j’aurai eu confirmation qu’elle est au même rythme que ces amis pakistanais perchés dans les tours, à savoir 24/24 et 7/7. Et des comme elles, on en voit un paquet, elles n’ont pas la couleur locale…
Bref, un séjour néanmoins très intéressant à plusieurs niveaux, dont les deux détails décrits ci-dessus ne sont heureusement pas les seules choses que je retiendrai. Une petite dédicace à Alexandre et Sofia, 5 millions d’habitants aux Emirats, un paquet d’expatriés, et on a réussi à se retrouver sans utiliser de portable ou d’emails… Le survol de l’Iran sur le trajet du retour est vraiment magnifique. Pour une fois que ce n’est pas un vol de nuit, j’en profite. Allez, je quitte les 30°C, le sable, les palmiers et le soleil pour retrouver les 0°C parisiens et les bonnes grèves des transports comme on les aime. On devrait payer à ces connards de cégétistes un aller-retour sur Dubai pour qu’ils se fassent potes avec les paki du coin, ils comprendraient ce que le mot travail veut dire, et que le fric que la société met à leur disposition pour payer leurs jours paisibles de retraite pourrait bien servir à autre chose. Welcome back !